Claire Héber-Suffrin
Claire Héber-Suffrin est enseignante et formatrice, militante syndicale et associative, est titulaire d’un doctorat en sciences de l’éducation. Elle est cofondatrice des Réseaux d’échanges réciproques de savoirs.
Les « Réseaux d’échanges de connaissances d’Orly » ont été le fruit de la rencontre de l’expérience pédagogique de Claire Héber-Suffrin dans sa classe et de l’action d’une équipe d’éducateurs d’un club de prévention, dont Marc Héber-Suffrin faisait partie bénévolement, ainsi que de leurs réflexions suscitées par diverses lectures (Henri Laborit, Jean Piaget, Ivan Illich, Edgar Morin, Célestin Freinet, Paulo Freire, Fernand Deligny). Le récit de l’expérience a été publié en 1981 à partir de la mémoire de ses acteurs (dont les anciens élèves) et des traces écrites conservées au fur et à mesure qu’elle se déroulait. C’est la première partie de cet ouvrage : L’École éclatée.
Grâce à cette expérience de pratiques de coopération et de coéducation et forts de la dynamique des Réseaux d’échanges réciproques de savoirs® créés dans la continuité de la démarche d’Orly, les auteurs dégagent des composantes d’une société apprenante. C’est l’objet de la deuxième partie : Fécondité de l’École éclatée.
Six verbes d’action peuvent aider à faire de l’expérience de l’École éclatée une racine d’enrichissement pour tout territoire (ville, établissement, entreprise…) qui se veut apprenant : Expérimenter ensemble – Découvrir – Reconnaître – Relier – Apprendre – Créer.
De la reconnaissance, des reconnaissances multiples et diverses quant à leurs formes, leurs origines, leurs dimensions et leurs effets, nous avons tous eu besoin d’en recevoir pour nous construire personnellement, pour créer de belles relations et pour nous situer dans notre société.
Nous pourrions reconnaître que nous avons tous encore le désir d’en recevoir, la reconnaissance étant alors un puissant ferment d’action, de réflexion, d’engagement, d’apprentissage.
Nous pourrions comprendre que nous avons tous la capacité et la légitimité d’en offrir. Le faisons-nous ? Pourquoi sommes-nous si réticents à offrir cette reconnaissance, pourquoi ne l’osons-nous pas davantage, pourquoi l’enfermons-nous trop souvent dans la seule logique d’outil ?
Nous pourrions continuer à comprendre ensemble la puissance de la reconnaissance, mais aussi la délicatesse qu’elle nécessite pour éviter les risques de manipulation, la finesse de son expression pour qu’elle soit acceptable et désirable par celui à qui elle est adressée.
Nous pouvons, nous devrions, souhaiter apprendre à faire de la reconnaissance un outil d’accompagnement mais aussi un mode de compagnonnage, une façon d’être et de se relier, un chemin d’humanisation. Cet ouvrage peut aider à comprendre et à apprendre l’importance de la reconnaissance dans nos vies personnelles, nos vies professionnelles et militantes, notre vie en société. Il favorise des questionnements partagés sur les façons d’être, de faire, de dire et d’analyser la reconnaissance. Il ouvre des voies d’expérimentations dans nos cheminements individuels, nos projets collectifs et notre démocratie.